Polynésie Française, carte postale...

Polynésie Française

 

La Polynésie française est un ensemble de 5 archipels français, composés de 118 îles dont 67 habitées, situé dans le sud de l'Océan Pacifique, à environ 6 000 km à l'est de l'Australie : l'archipel de la Société avec les îles du Vent et les îles Sous-le-Vent, l'archipel des Tuamotu, l'archipel des Gambier, l'archipel des Australes et les îles Marquises. Elle inclut aussi les immenses espaces maritimes adjacents.

Son code postal commence par 987.

                                    

 

HISTOIRE CONTEMPORAINE

A partir de 1521, date de la découverte de Puka Puka par Magellan, les Européens explorent progressivement la Polynésie orientale aux XVIIe et XVIIIe siècle. Tahiti n'est découverte qu'en 1767 par le Britannique Samuel Wallis, suivi en 1768 par Bougainville et par Cook en 1769. La fin du XVIIIe siècle est marquée par la promotion d'un chef de Tahiti, qui, allié aux Anglais, fonde la lignée des Pomare, et par l'implantation à Moorea de missionnaires britanniques.

Au début du XIXe siècle, les Îles de la Société sont converties au christianisme (protestant) sous l'égide de la dynastie des Pomare, tandis que des missions catholiques françaises s'implantent aux Gambier et aux Marquises dans les années 1830.

Les années 1840 sont marquées par le début de l'implantation coloniale française, d'abord aux Marquises puis à Tahiti, où la reine Pomare IV doit accepter le protectorat français (1843). En 1880, Pomare V accepte de céder son royaume à la France ; il devient l'élément principal d'une colonie, les Etablissements français d'Océanie (EFO). Les îles encore indépendantes sont intégrées aux EFO de 1887 à 1901.

Des habitants des EFO participent aux combats de la Première Guerre mondiale avec le bataillon du Pacifique ; parmi eux le futur leader du mouvement anticolonialiste, Pouvanaa Oopa. Mais il faut attendre la fin de la Seconde Guerre mondiale pour qu'une évolution sensible ait lieu.

En 1940, les EFO rallient la France libre et un nouveau Bataillon du Pacifique est formé. En 1946, la Constitution de la IVe République établit l'Union française : les EFO passent du statut de colonie à celui de Territoire d'outre-mer et le droit de vote est accordé aux habitants. Le mouvement anticolonialiste se structure dans les années 1945-1949 : en 1949, Pouvanaa Oopa est élu député et fonde le RDPT, parti autonomiste, qui domine la vie politique dans les années 1950, malgré la formation de l'Union tahitienne de Rudy Bambridge, parti attaché au maintien de la souveraineté française.

En 1957, les EFO prennent le nom de Polynésie française et bénéficient d'un statut plus autonome grâce à la loi-cadre Defferre. Mais l'installation de la Ve République en mai 1958 entraîne une forme de mise au pas, avec notamment l'arrestation de Pouvanaa Oopa, condamné à 8 ans de prison.

A partir de 1962, la Polynésie française entre dans une ère nouvelle : celle de l'installation du Centre d'expérimentations du Pacifique qui amène plusieurs milliers de militaires et de techniciens dans le Territoire, à Moruroa, Fangataufa, Hao, mais aussi à Papeete qui connaît de surcroît un afflux de populations polynésiennes.

Dans les années 1960 et 1970, deux questions d'ailleurs liées sont essentielles : celle du statut du territoire et celle des effets des essais nucléaires qui commencent en 1966. L'Union tahitienne (Rudy Bambridge, puis Gaston Flosse), ralliée au parti gaulliste (UNR, UDR puis RPR) défend les positions gouvernementales tandis que le RDPT est plus contestataire : il est d'ailleurs dissout en 1963, ce qui amène la création du Pupu Here Aia en 1965 (John Teariki). Une nouvelle personnalité politique apparaît en 1965 : Francis Sanford, avec le parti Te Ea Api, qui adopte une orientation autonomiste. Pouvanaa Oopa est libéré de son exil en métropole en 1968 et devient sénateur en 1971 pour le Pupu Here Aia.

Au cours des années 1970, apparaissent des formations plus nettement indépendantistes, notamment le parti créé par Oscar Temaru (FLP/Tavini Huiraatira). Un premier changement de statut a lieu en 1977 (autonomie de gestion), complété en 1984 (autonomie interne). En ce qui concerne les essais nucléaires, devenus souterrains en 1975, ils sont suspendus en 1992, mais une reprise a lieu en 1995-1996, puis le démantèlement du CEP est décidé.

Dans les années 1990 et 2000, la vie politique est structurée autour de deux partis : Tavini Huiraatira (Oscar Temaru) et Tahoeraa Huiraatira (Gaston Flosse). En 2004, plusieurs formations se regroupent autour du Tavini et forment l'UPLD. En 2008, l'UPLD et Tahoeraa Huiraatira concluent un accord de gouvernement et forment l'UDSP.

 

CULTURE ET TRADITION

Le tatouage

Tatouage polynésien moderne

Au XVIIIe siècle, les premiers explorateurs européens rapportent leur découverte du tatouage polynésien, marque essentielle de la place du Polynésien dans la société. Progressivement les missionnaires chrétiens vont arriver à proscrire cette pratique. Mais pendant la seconde moitié du XXe siècle, le tatouage polynésien redevient populaire auprès des jeunes Polynésiens, en quête d'un retour aux valeurs culturelles et traditionnelles.

La gastronomie

La gastronomie polynésienne est caractérisée par une grande diversité des mets, basés sur les produits de la mer et les fruits exotiques et influencés par les cuisines française et chinoise. Il existe bien sûr de nettes différences selon les archipels. Le maa tahiti désigne le repas traditionnel, généralement consommé le dimanche ou les jours de fêtes dans les îles de la Société et aux Tuamotu. Aux Marquises,on dégustera davantage le kaikai enana.

  • Les produits de la mer

La diversité et la fraîcheur des produits de la mer contribue à la richesse de la gastronomie polynésienne. Ils sont préparés de multiples façons (grillades, brochettes, papillotes, friture, tartare, mi-cuits, etc.) Parmi les poissons de haute mer, on notera notamment : le thon blanc, et le thon rouge, le mahi-mahi (dorade coryphène), le saumon des dieux (poisson-lune), l'espadon, le tazar (ou thazard). Le lagon produit bien entendu également une incroyable variété de poissons utilisés dans la cuisine traditionnelle : le perroquet, le chinchard, le rouget, etc. Parmi les produits de la mer, les langoustes, les cigales de mer, les bénitiers, les oursins et les chevrettes sont également très appréciés.

  • Les fruits et les légumes

fruits : la noix de coco, les ananas, la papaye (qui peut se consommer verte, en salade, ou mûre, comme fruit), les mangues, les pamplemousse, les citrons verts, les bananes, les caramboles, les corossoles, la pastèque, les pommes étoilées, le ramboutan, légumes : l'uru (fruit de l'arbre à pain), le taro (dégusté aussi bien dans les plats salés que dans les plats sucrés), la patate douce

La vanille est de plus en plus utilisée dans les plats salés
  • Les condiments

La cuisine tahitienne est une cuisine douce, qui utilise relativement peu d'épices, comparativement aux cuisines de l'océan indien ou l'Asie par exemple.

le lait de coco, le gingembre, le citron vert, la vanille, le tamarin,

  • Les spécialités locales

Du fait de la diversité de la cuisine locale, on ne citera que quelques exemples de plats typiques.

- Le poisson cru au lait de coco : élaboré le plus souvent avec du thon (rouge ou blanc), c'est le plat le plus répandu, qui peut se déguster aussi bien au petit déjeuner qu'au diner

- Le poulet fafa : poulet mijoté avec des jeunes pousses de taro (fafa) et du lait de coco. Le goût du fafa se rapproches des épinards.

- Le pua'a choux : un ragoût de porc au chou blanc.

- Le canard au tamarin

- le fafaru : du poisson cru macéré dans de l'eau de mer.

- Le chao Men : plat typique des chinois de Tahiti, mélange de vermicelles, de chou, de verdure et porc sautés.

- Le maa tinito

- Le po'e banane

- Le pain coco

  • Le four tahitien

Une coutume très ancienne qui accompagne les festivités. Les aliments cuisent pendant plusieurs heures dans des feuilles de bananier dans un trou creusé dans le sol.

 

Les boissons

La bière tahitienne, la Hinano, est presque devenue un symbole du territoire. C'est sans conteste la bière la plus consommée en Polynésie. C'est une bière blonde légère qui titre 5°. L'autre bière tahitienne est la Tabu, un peu plus sucrée et bien moins implantée (elle a été introduite récemment). Le vin est peu consommé en Polynésie, et son acheminement et sa conservation sont relativement malaisé. Depuis peu, la Polynésie a son propre vin, le Vin de Tahiti, produit sur l'atoll de Rangiroa, aux Tuamotu.

La danse, le Tamure

Aparima Tupuna, Makau Foster

 L'homme bat des cuisses dans un mouvement de ciseau, et où la femme roule des hanches. Le mouvement des jambes du danseur est appelé pāʻoti, qui signifie ciseau en tahitien, et consiste à joindre les talons et fléchir les genoux qui sont ouverts et serrés dans un mouvement continu. Le roulement des hanches de la danseuse est due au mouvement de ses genoux, et ses pieds et ses épaules sont censés rester immobiles à l'horizontale. Chaque mouvement des bras et des mains possède une signification symbolique qui accompagne un récit gestuel d'une légende. La danseuse se déplace relativement peu, et le danseur se déplace généralement autour de sa partenaire qui est le pivot central de la danse. Les danseurs effectuent parfois des mouvements latéraux, ou de haut en bas en s'accroupissant, tout en maintenant leur mouvement des hanches et des genoux. Des pas de danse ont été codifiés, comme le tu'e (le coup de pied) ou le pa'oti.

Le tamure se danse sur un accompagnement de percussion formé de to'ere, des cylindres de bois creux frappés à l'aide de baguettes, et de tambour pahu. Le rythme des percussions et le balancement des hanches de la danseuse sont liés, où se succèdent des phases lentes et d'accélérations rapides.

Le tamure se danse généralement avec des costumes végétaux, 'ahu more plus communément appelé more, des jupes en fibres végétales, et des couronnes. Les hommes (tane) sont torse nu et souvent tatoués, et les vahine portent des soutiens-gorge en noix de coco. D'autres costumes sont également utilisés, fabriqué en feuilles de auti sacré, en tissu pareo ou en tapa, plus généralement réservés aux 'aparima.

Le tamure est principalement un duo, lorsque dansé en groupe, il forme un 'ote'a. D'autres styles, qui partagent les mouvements de danse du tamure, possèdent un nom spécifique, comme l''aparima. Les premiers navigateurs européens décrivent environ 17 danses traditionnelles tahitiennes différentes. Aujourd'hui, quatre formes principales sont pratiquées : le 'ote'a, l''aparima, le pao'a, et le hivinau[1]. La survivance de la culture marquisienne et maori ont conduit à la réintégration du haka, exclusivement masculin et guerrier.

 

La version ancienne du tamure est le 'upa'upa, aujourd'hui disparu. Le 'ote'a existait déjà, mais était alors généralement considéré comme une danse d'homme, et fut décrit comme une danse guerrière. Les missionnaires de la London Missionary Society considéraient les danses traditionnelles polynésiennes comme sataniques et obscènes, elles ont donc longtemps été interdites durant la colonisation, ainsi qu'une majeure partie de la culture tahitienne. Deux interdits contre les « chansons, jeux ou divertissements lascifs » furent ainsi édictés par le roi Pomaré II en 1819 et la reine Pomaré en 1842.

Princesse marquisienne aux environs de 1909, costume en tapa.

Ces danses ont survécu dans la culture populaire dans un cadre privé. La célébration à partir de 1880 de la Fête nationale française du 14 juillet permit le retour de festivités traditionnelles et leur maintien, sous le nom de fêtes du Tiurai.

Au début du XXe siècle, elles se manifestaient publiquement principalement lors des fêtes du 14 juillet ou des arrivées et départs de bateaux. À cette même période, les costumes en matériaux traditionnels firent leur retour, avec l'utilisation du tapa. Entre 1920 et 1930, les more en fibre végétale font leur apparition et évoluent rapidement.

Le Tāmūrē est le nom d'un poisson des Tuamotu, le nom exact de la danse étant ʻori Tahiti (danse tahitienne). Peu après la Seconde Guerre mondiale, un vétéran du Bataillon du Pacifique, Louis Martin, écrivit une chanson très populaire reprenant les rythmes traditionnel et utilisant le mot Tāmūrē comme un refrain. Il gagna ainsi le surnom de Tāmūrē Martin, et transmit le nom à la danse.

En 1956, Madeleine Mouʻa mis en place le premier groupe de danse, appelé heiva. Dans la seconde moitié du XXe siècle, les danses polynésiennes évoluèrent, fixèrent des standards "traditionnels" et s'organisèrent en troupe de danse. La pratique populaire décrut, au profit des groupes et écoles de danse qui organisaient des représentations lors des concours de danse du tiurai (qui devient heiva à la fin du XXe siècle), de fêtes publiques, et dans un cadre professionnel touristique qui se développe suite à l'ouverture de l'aéroport international de Faaʻa en 1961.

À partir des années 1980 et 1990, les danses traditionnelles connaissent un regain de popularité et le nombre d'écoles de danses s'accroit fortement. Des groupes participent à des manifestations internationales et organisent des tournées. Les danses et costumes évoluent également sous l'impulsion de la compétition engendrée par les concours organisés pour le heiva. Cette évolution finit par franchir les limites imposées par la "tradition", conduisant à la création de groupes comme Les Grands Ballets de Tahiti qui s'affranchissent de ces restrictions pour poursuivre la recherche de nouveaux mouvements de danse, de chorégraphies, de musiques et de costumes. Une séparation se crée alors entre les groupes en fonction du respect de ces critères de tradition, conduisant à l'exclusion des groupes "modernes" des concours comme ceux du heiva.

 

 

Otea, les grands ballets de Tahiti Marine Aruhoia Biret, meilleure danseuse Heiva 2010


30/10/2010
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